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Giovanni Battista Bugatti : Le Bourreau des États Pontificaux qui a Marqué l’Histoire


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Giovanni Battista Bugatti, surnommé Mastro Titta, a été le bourreau officiel des États pontificaux pendant 68 ans, exécutant plus de 500 condamnés. Avec son manteau rouge emblématique, il est devenu une figure incontournable de la justice papale à Rome. Cet article retrace sa carrière, ses méthodes d’exécution et l’héritage qu’il a laissé, tant au niveau historique que culturel.

Giovanni Battista Bugatti : symbole de la justice papale

Giovanni Battista Bugatti, né en 1779, est rapidement devenu un symbole de la justice papale. Engagé comme bourreau officiel des États pontificaux à seulement 17 ans, il a exécuté plus de 500 condamnés durant une carrière de 68 ans, devenant ainsi l’un des bourreaux les plus prolifiques de l’histoire. Surnommé Mastro Titta, un titre signifiant « Maître de la Justice », Bugatti a appliqué des méthodes d’exécution variées, dont la guillotine, introduite par les Français après 1816​.

Les exécutions publiques, que Bugatti supervisait, constituaient d’abord un spectacle macabre, mais aussi un événement populaire dans la ville de Rome. En effet, à travers ses actions, Bugatti a non seulement marqué l’histoire de la ville, mais il a également contribué à façonner l’image de la justice papale de son époque. Par conséquent, son rôle d’exécuteur soulève aujourd’hui de nombreuses questions sur la peine de mort et la justice au sein de l’Église catholique. À l’époque, celle-ci considérait en effet ces pratiques comme une forme de justice divine, reflétant la vision morale et sociale de cette institution.

Les débuts de Giovanni Battista Bugatti : Maestro di Giustizia

Giovanni Battista Bugatti, originaire de Senigallia, a commencé sa carrière de bourreau à seulement 17 ans, en 1796. Il a d’abord assumé le rôle de Maestro di Giustizia, un titre qui incarne à la fois l’autorité et la terreur. Dès sa première exécution, les gens l’ont perçu comme un exécuteur efficace, doté d’un sang-froid remarquable. Bugatti n’a pas limité son rôle à Rome ; il a parcouru les États pontificaux pour accomplir ses missions, renforçant ainsi son image de justicier implacable.

Giovanni Battista Bugatti : héros ou oppresseur ?

Au fil des décennies, il est devenu une figure publique controversée. Certains le voyaient comme un héro de la justice papale, tandis que d’autres le percevaient comme un oppresseur cruel​. L’un des aspects les plus notables de sa carrière était l’importance symbolique de son surnom, Mastro Titta. Ce nom devint synonyme d’exécutions à Rome et fut même utilisé pour désigner les bourreaux qui lui succédèrent.

Bugatti documentait méticuleusement chacune de ses « justices », comme il appelait les exécutions, dans un carnet personnel. Les archives conservent aujourd’hui ces détails, témoignant de la méthode méthodique et professionnelle qu’il appliquait à son métier.

Les rituels macabres des exécutions publiques à Rome

À l’époque de Bugatti, les exécutions publiques étaient des événements attendus avec impatience par la population. À chaque fois que Mastro Titta traversait le pont Sant’Angelo, les Romains savaient qu’une exécution allait avoir lieu​(National Catholic Reporter). Les foules se rassemblaient sur les places, notamment à Piazza del Popolo et Campo de’ Fiori, pour assister à ces macabres spectacles, qui mêlaient une fascination morbide et une volonté de voir la justice rendue.

Bugatti ne se limitait pas aux décapitations pour ses exécutions. Selon les crimes, il utilisait la guillotine, la pendaison, ou même des méthodes plus rudimentaires comme le maillet pour les premières exécutions. Il escortait souvent les condamnés en procession, organisant tout un rituel pour accentuer le caractère solennel et effrayant de l’événement.

Le célèbre manteau rouge de Bugatti est devenu un symbole à part entière. Ce manteau, aujourd’hui exposé au Musée de Criminologie à Rome, est maculé du sang de ses « patients », comme il les appelait. Sa présence dans les rues de Rome inspirait à la fois la peur et la fascination, renforçant la légende de Mastro Titta​.

La relation entre l’Église catholique et la peine capitale

Au XIXe siècle, l’Église catholique soutenait fermement l’usage de la peine capitale, qu’elle voyait comme un moyen de maintenir l’ordre social et moral. Selon les doctrines de l’époque, l’exécution des criminels était perçue comme une punition juste et nécessaire pour les protéger d’une vie de péchés​. Des penseurs comme Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin avaient défendu la peine de mort, la considérant comme un acte de charité envers ceux dont les crimes pouvaient mener à une damnation éternelle.

Cependant, des mouvements abolitionnistes commencèrent à émerger dans d’autres parties de l’Europe, en particulier sous l’influence des Lumières. Par exemple, en 1786, le Grand-Duché de Toscane, sous l’influence de Cesare Beccaria, devint le premier État à abolir la peine de mort​. En revanche, l’Église catholique, et par extension les États pontificaux, continuaient à utiliser la peine de mort comme moyen de dissuasion et de contrôle des masses.

Le passage à la guillotine en 1816, introduit par l’influence française, marqua une évolution dans les pratiques de justice papale. Ce nouvel outil symbolisait à la fois l’efficacité et la modernisation des méthodes d’exécution, mais renforçait également la brutalité de ces actes publics.

Un bourreau hors du commun : vie privée et héritage

Malgré sa réputation redoutée, Giovanni Battista Bugatti menait une vie privée bien plus ordinaire. Lorsqu’il n’endossait pas son rôle de bourreau, il gérait avec sa femme une petite boutique d’ombrelles dans le quartier de Trastevere à Rome. En raison de son métier macabre, les autorités lui interdisaient de quitter le quartier sans raison officielle, pour sa propre sécurité. Les habitants de Rome le craignaient mais le respectaient également, et lorsqu’il traversait le Ponte Sant’Angelo, les citoyens savaient qu’il allait procéder à une exécution.

En 1864, à l’âge de 85 ans, Bugatti prit sa retraite, laissant derrière lui un héritage controversé. Pope Pie IX lui accorda une pension de 30 scudi par mois en reconnaissance de ses services. Ses vêtements, notamment son manteau rouge, ainsi que ses outils de bourreau, sont aujourd’hui exposés au Musée de Criminologie à Rome​. Sa carrière et ses méthodes continuent de fasciner les historiens et les amateurs de justice ancienne, symbolisant à la fois l’efficacité et la cruauté des pratiques de l’époque.

L’héritage de Bugatti, entre légende et histoire

Giovanni Battista Bugatti, connu sous le nom de Mastro Titta, reste une figure emblématique de la justice papale. Pendant près de 70 ans, il a appliqué des méthodes brutales mais jugées nécessaires à l’époque pour maintenir l’ordre public. Son surnom est devenu un synonyme de justice rigoureuse à Rome, et ses exécutions publiques faisaient partie des rituels macabres qui attiraient les foules.

Aujourd’hui, son héritage est ambigu : il est à la fois célébré pour son efficacité en tant que bourreau, mais également critiqué pour la violence de son rôle. Le débat sur la peine de mort, notamment au sein de l’Église catholique, est un sujet toujours pertinent, et Bugatti en est une figure centrale. Que pensez-vous de cet héritage ?

Partagez vos réflexions sur l’histoire de Giovanni Battista Bugatti et sur le rôle de la peine de mort dans l’histoire de l’Église catholique en laissant un commentaire ci-dessous.


Ressources

« Le bourreau du pape : Confessions de Mastro Titta 1779-1869 » : Cet ouvrage de Serena Gentilhomme propose une reconstitution des mémoires apocryphes de Mastro Titta, basée sur des sources historiques et des descriptions de contemporains tels que Charles Dickens et Lord Byron. Il offre un éclairage sur la personnalité et les motivations du bourreau. La Manufacture de Livres

« Les fantômes de Rome » : Cet article explore les légendes urbaines de Rome, y compris celle de Mastro Titta, dont le fantôme serait aperçu près de Castel Sant’Angelo. Cette perspective culturelle enrichit la compréhension de l’impact durable de sa figure dans l’imaginaire collectif romain. Tourisme Rome

« Mastro Titta: diary of an executioner » : Cet article en anglais examine le journal personnel de Mastro Titta, où il documentait méticuleusement chaque exécution. Il offre une perspective intime sur ses méthodes et son état d’esprit. Merveilles d’Italie


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