L’autopsie, tirant son origine du grec « voir par soi-même », a profondément influencé la médecine et la science au fil des siècles. En révélant des secrets de l’anatomie humaine, elle a activement façonné la médecine moderne.
Des débuts historiques aux enquêtes médiévales
Les premiers examens post-mortem, qui remontent à l’Égypte antique, servaient essentiellement pour des rituels comme la momification. Par la suite, les Grecs antiques ont non seulement adopté, mais également popularisé cette pratique pour des raisons médicales. Pendant le Moyen-Âge, les médecins ont couramment employé l’autopsie pour élucider des décès mystérieux. En 1303, le médecin français Henri de Mondeville a ainsi mené une autopsie pour découvrir si quelqu’un avait été empoisonné, illustrant l’importance croissante de l’autopsie dans la justice.
La Renaissance : L’âge d’or de la dissection avec André Vésale et Léonard de Vinci
La Renaissance a propulsé la dissection à un niveau supérieur. André Vésale, bravant l’interdiction religieuse, a élargi notre savoir sur l’anatomie humaine avec son œuvre « De Humani Corporis Fabrica ». Parallèlement, Léonard de Vinci, malgré les interdictions, a effectué de nombreuses dissections et a dessiné avec précision l’anatomie humaine, enrichissant ainsi notre compréhension du corps. Contrairement à ce que l’histoire suggère, Léonard de Vinci n’a pas effectué ses autopsies en secret (voir le lien en fin d’article).
Du XIXe siècle à aujourd’hui : Les grandes avancées
Au XIXe siècle, l’autopsie a connu des transformations majeures. La communauté médicale l’a davantage réglementée et acceptée. Rokitansky, introduisant la méthode d’autopsie en une seule pièce, Virchow, préconisant l’approche d’organe par organe, et Osler, insistant sur son rôle formateur, ont tous marqué cette période.
Le processus d’autopsie moderne
Aujourd’hui, l’autopsie s’articule autour de trois phases essentielles : d’abord, l’examen externe du corps; ensuite, l’analyse détaillée de chaque organe; enfin, la synthèse des découvertes pour déduire la cause du décès.
Même si le nombre d’autopsies a diminué dans les pays occidentaux depuis les années 1950, elles demeurent essentielles pour la justice et l’avancée médicale. Les enjeux législatifs et éthiques liés à l’autopsie évoluent constamment, reflétant les progrès médicaux et sociétaux.
Pour aller plus loin :